Témoignage Daniel R
- Témoignages
- 10 novembre 2013
8 novembre 2001: Une journée classique. Temps maussade, humeur ni meilleure ni pire que les autres jours.
Je suis garé avec mon camion et j’attends qu’on décharge mon conteneur : des Asiatiques, avec qui je ne peux pas échanger un mot.
Je suis tranquille pour un moment. J’allume négligemment une cigarette. Je commence à tousser.
Si seulement je pouvais me débarrasser de cette cochonnerie ! Je sens une pression sur ma poitrine, je jette ma cigarette. Toux, manque d’air.
Une pensée me traverse l’esprit : si j’étais en train de faire un infarctus ? Le sentiment d’étouffement s’empire. Je téléphone aux urgences. (Je suis en Suisse où je suis routier) J’explique rapidement ma situation. Dans ma tête, je crie :
« Seigneur, ne me laisse pas mourir maintenant, je ne suis pas prêt! » L’ambulance me cherche.
C’est bien un infarctus. On m’emmène à l’hôpital. On s’active à mon chevet, la sirène et la lumière bleue de l’ambulance en route.
On me rassure: « Ce n’est pas à cause de vous, ne vous inquiétez pas, c’est juste parce qu’il y a beaucoup de circulation! »… Ah bon… A l’hôpital de Berne, on me pose deux stents du côté droit du coeur où a eu lieu l’infarctus, et on constate que le côté gauche est bouché à 70%.
Il va falloir faire un double pontage de ce côté-là le plus vite possible. Je l’ai échappé belle : si l’infarctus s’était produit du côté gauche, je serais tombé mort sur-le-champ. On me renvoie chez moi dans l’attente de l’opération. Il s’en suit deux mois où je n’ai pas le droit de travailler ni de faire d’efforts. J’ai beaucoup de temps pour réfléchir…
Je venais de fêter mes quarante ans avec une soixantaine d’amis et de personnes de ma famille.
C’est pas vieux du tout! Je suis en train de payer l’appartement que j’ai acheté il y a quelques années.
Maintenant, un arrêt de travail qui risque de durer, peut être une invalidité, que sais-je. Vais-je devoir tout liquider ?
Une foule de questions angoissantes tourbillonnent dans ma tête. Une chose est sûre : Il faut que je prenne désormais les choses de Dieu au sérieux. Qui sait si je me réveillerai de cette opération lourde qui m’attend ?
Jusqu’à présent, j’avais eu une vie relativement tranquille. A l’école, j’avais toujours l’impression qu’on me mettait la barre trop haut.
J’aimais rouler, d’abord en vélo, puis en mobylette, en voiture, en moto, en bus, en camion. J’ai donc décidé d’en faire mon métier.
Un temps, j’ai été chauffeur de bus, puis de camion. J’avais fini par être embauché par un ami dans mon travail actuel.
Je transportais des conteneurs, ce qui faisait que je n’avais pas à participer au chargement ni au déchargement des marchandises. Un boulot cool, quoi !
Malgré les journées très longues, j’avais à peu près ce que je voulais. J’avais fait de nombreux voyages : souvent en route en moto avec des amis sympas, en avion jusqu’aux USA, même une croisière sur un bateau chic…
J’avais de nombreux amis, des parents qui m’accueillaient toujours à bras ouverts, des frères et soeurs mariés, des neveux et nièces, je m’entendais très bien avec tous.
Côté relationnel, pas de problèmes. Seul point noir: je n’avais jamais réussi à approcher une fille au-delà de la camaraderie.
Après quelques refus, je me suis dit qu’il valait mieux m’épargner ce genre de déception avec la déprime et le sentiment d’infériorité qui s’en suivait.
Je m’étais donc résigné à vivre ma vie en solitaire en profitant de toute la liberté que ça comportait.
Parallèlement, j’étais tenu par la pornographie qui m’étouffait et me dégoûtait parfois, mais dont je n’arrivais pas à me débarrasser.
Dieu, Jésus-Christ ? Je savais qu’il existait, j’avais même à plusieurs reprises essayé de m’engager avec lui, mais c’était trop difficile.
Après chaque élan, je m’en éloignais de nouveau graduellement. Je fréquentais assez régulièrement une église évangélique, Je jouais même dans la fanfare de cette église pendant les cultes, mais ça s’arrêtait là.
Ma famille était chrétienne, et je savais que ma mère priait beaucoup pour moi. C’étaient sûrement ses prières qui m’avaient gardé en vie après ce qui venait de m’arriver.
Il était temps pour moi de prendre une décision définitive. C’était ma dernière chance, je le sentais tout au fond de moi.
J’ai donc pris contact avec un homme que je savais proche de Dieu. Avec lui, j’ai prié en demandant à Jésus-Christ de me pardonner et de prendre ma vie en main.
Je lui ai dit que je lui faisais confiance pour cette opération et pour tout mon avenir.
La paix est entrée en moi, et une assurance d’aller auprès de Lui après la mort qui ne m’a plus jamais quittée.
Je savais qu’il était près de moi quoi qu’il arrive. Je n’ai plus fumé une seule cigarette depuis celle du jour de mon accident cardiaque.
Dieu avait répondu à mon cri dans mon camion. J’ai commencé à aller à des réunions ou on louait Dieu d’une façon que je ne connaissais pas.
Il y avait tellement de joie et de vie, les chants de louange me remplissaient d’un bien- être que je n’avais jamais vécu.
Il était là, d’une façon palpable. Je ne voulais plus jamais vivre sans lui.
J’ai été opéré à coeur ouvert en Janvier 2002. Mon opération s’est bien déroulée. Malgré quelques jours de souffrances intenses, j’ai peu à peu repris mes forces.
Je n’ai rien perdu, ni mon travail, ni mon appartement. Au contraire, à partir de ma nouvelle décision, j’ai eu l’impression que la vie avait beaucoup plus de choses à m’offrir. J’ai dit à Jésus « Après cet accident, plus personne ne voudra de moi. Alors, j’accepte de ne pas me marier.
Mais si jamais tu étais d’un autre avis, donne-moi une femme qui me motive à marcher avec toi » Et, ô surprise, il a vraiment envoyé sur ma route (même sur ma moto) une jeune fille de mon âge, célibataire comme moi, qui aime Dieu comme moi.
Jésus-Christ m’a délivré de mon problème de pornographie et d’impureté. Nous nous sommes mariés en octobre 2003. Malgré notre âge et les antécédents de bas-ventre de mon épouse, nous avons eu la joie d’accueillir un petit garçon, 18 mois après notre mariage, sans aucune intervention spéciale. Devenir papa à 44 ans, alors qu’on avait perdu l’espoir de le devenir un jour, quelle expérience merveilleuse ! Ca valait bien la peine de donner ma vie à Jésus-Christ. Il a fait tant de choses pour moi.
Il y a encore des choses à changer dans ma vie, des choses qui ne sont pas comme je veux et comme Dieu veut dans mon comportement, mais je compte sur Lui pour transformer mes combats en victoires.
Il dit dans sa parole qu’il achève toujours l’oeuvre qu’il commence. Il a commencé une oeuvre merveilleuse en moi, et j’ai confiance en lui qu’il l’achèvera.
Vous aussi qui lisez ces lignes, mettez votre confiance en ce Dieu qui vous aime.
Daniel Rediger